En Lozère, la nature à l’état pur
Partons à la découverte de la Lozère, un écrin de nature sauvage et secret, aux paysages aussi variés que fascinants.
La Lozère est une terre rurale, qui se hisse à la tête des départements les moins peuplés de France. Mais ne vous y trompez pas : loin de se contenter d’être une belle endormie, elle happe et captive ceux qui s’aventurent sur ses sentiers par la beauté de ses paysages, tout à la fois superbes et mystérieux.
Au fil de cet article, nous vous emmenons à la découverte de la Lozère, ses incontournables et ses chemins de traverse. Au cours de cette balade, nous croiserons des paysages de steppe et des panoramas montagneux hérissés de rochers ou couverts d’un tapis verdoyant. Nous rencontrerons une foule de lacs, ruisseaux et rivières, dans ce coin surnommé “le département des sources” car toutes les rivières qui y circulent y prennent leur source. Par endroits, le décor nous fera voyager vers l’Irlande, l’Écosse, le Canada ou l’Islande ; à d’autres moments, il nous soufflera des parfums méditerranéens.
Nous ferons étape dans les quatre régions géologiques de la Lozère : la Margeride, l’Aubrac, les Cévennes et le mont Lozère, et enfin, les causses et les gorges du Tarn et de la Jonte. Chacune à leur manière et avec leur identité propre, elles sont de petits paradis du tourisme vert !
La Margeride, terre secrète
La Margeride occupe le nord de la Lozère et s’étend vers la Haute-Loire et le Cantal voisins. La plus discrète des terres lozériennes est une région tranquille et un havre de paix idéal pour une escapade ressourçante.
Ses grands plateaux granitiques et verdoyants, ponctués de lacs et de rochers, s’explorent à pied, à vélo ou à cheval. Au milieu des landes et pâturages, on prend une grande bouffée d’air frais et on savoure le plaisir d’un horizon de toutes parts dégagé.
Mais la Margeride offre aussi des forêts mystérieuses, où l’on s’enfonce sur les traces de la bête du Gévaudan. Cette créature mystérieuse qui terrorisa les populations locales au XVIIIe siècle a profondément marqué l’Histoire des lieux et l’imaginaire qui y est associé.
Aujourd’hui, la cohabitation des habitants de Margeride avec les animaux sauvages est bien plus pacifique. Le territoire s’illustre d’ailleurs dans la protection de la faune et la réintroduction d’espèces menacées. Ainsi, le Parc des loups du Gévaudan et la réserve de bisons d’Europe de Sainte-Eulalie sont dédiés à l’observation et à la protection de ces espèces. La visite est une occasion privilégiée d’approcher la faune sauvage, et une expérience fascinante qui ravira les petits et les grands.
Eh oui ! La Margeride est également une excellente destination familiale, idéale pour les amateurs de nature et de grands espaces, mais aussi de patrimoine. En effet, elle apporte aussi un grand soin à la préservation et la valorisation de l’histoire de la vie rurale. Les reconstitutions du musée ethnographique de Saint-Alban-sur-Limagnole, de l’écomusée de la Margeride ou de la filature des Calquières redonnent vie à des époques révolues. On voyage aussi dans le temps en admirant les portes fortifiées de Marvejols, ancienne ville royale et capitale du Gévaudan.
Avant de reprendre notre route, savourons un instant le joli nom du point culminant de la Margeride, le truc de Fortunio. Ce toponyme étonnant est pourtant loin d’être incongru, puisque le mot “truc” désignait en occitan un tertre ou un gros rocher, et est couramment employé pour qualifier des reliefs de Lozère et d’ailleurs.
L’Aubrac authentique
Cap à présent vers l’ouest pour découvrir l’Aubrac ! Ce grand plateau volcanique qui s’étire vers l’Aveyron et le Cantal tiendrait son nom du gallo-romain “braco”, qui signifiait “endroit humide”.
Il faut dire qu’entre les rivières et les lacs, l’eau ne manque pas. En témoigne la belle “route des lacs” (D52), qui débouche sur l’impressionnante cascade du Déroc. Au coucher du soleil, les étendues d’eau paisibles se teintent de magie.
Les doux reliefs de l’Aubrac, tapissés d’une herbe moelleuse où affleurent parfois des narcisses, vivent au rythme des saisons et des transhumances. Les vaches aubrac avec leur belle robe fauve semblent maîtresses des lieux et couvent leur immensité du regard.
Rares traces de la présence humaine, les burons marquent le paysage de l’Aubrac. Ces constructions de pierre sèche à la silhouette basse, couvertes d’un toit de lauzes, abritaient autrefois les hommes chargés de la traite des vaches lors de la période des estives, ou servaient également à stocker le fromage.
Les paysages singuliers de l’Aubrac sont propices à la randonnée, à la flânerie et à la rêverie. Le plateau est d’ailleurs traversé par l’un des plus fameux itinéraires de randonnée, le chemin de Compostelle. En l’empruntant, on découvre au détour des villages une foule de petits trésors patrimoniaux, des abreuvoirs aux moulins et des croix aux fontaines, en passant par l’église romane de Nasbinals.
Ils sont autant de témoignages de la vie des communautés du plateau de l’Aubrac au fil des siècles.
Autour des fières Cévennes
Le nom Cévennes désigne les massifs lozériens compris entre le mont Lozère et le mont Aigoual, au sens strict du moins. En effet, on inclut souvent dans l’appellation les vallées qui les entourent ; quant au Parc national des Cévennes, il occupe un territoire bien plus large et divers, qui couvre le sud-est de la Lozère et s’étend vers le Gard et l’Ardèche.
En Lozère, on découvre une chaîne montagneuse accidentée bordée d’une douce plaine méridionale, qui a été façonnée à travers les âges par les multiples cours d’eau mais également par l’activité humaine. C’est d’ailleurs l’empreinte de l’agro-pastoralisme qui a valu aux Cévennes d’être inscrites, avec les Causses voisins, au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Rassurez-vous : ces traces culturelles n’ont en rien abîmé les richesses naturelles, et les Cévennes sont aujourd’hui encore un refuge sauvage et préservé. Elles ont d’ailleurs été labellisées “Réserve internationale de ciel étoilé” par l’International Dark Sky Association, tant la nuit y est pure.
Au détour de ses routes sinueuses et de ses nombreux chemins de randonnée, on admire également ses reliefs accidentés et ses sites majestueux. Et le panorama s’ouvre soudain sur des vallées aux reflets étonnants…
Sur les traces de Stevenson
L’écrivain Robert Louis Stevenson ne s’y est pas trompé. A l’automne 1878, il entreprend une traversée des Cévennes en suivant depuis Monastier-sur-Gazeille un itinéraire qui correspond à l’actuel GR70, reliant le Puy-en-Velay à Alès. L’expérience le marque tant qu’il publie, en 1879, Voyage avec un âne dans les Cévennes. Avec ce récit, il s’inscrit définitivement dans l’histoire des lieux, au point de transmettre son nom au GR70, souvent appelé “le chemin de Stevenson”.
Aujourd’hui, il inspire d’ailleurs de nombreux voyageurs qui l’empruntent à pied ou à dos d’âne, jusqu’à l’actrice Laure Calamy dans le récent film Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal.
Le mont Lozère
Sur les pas de Stevenson, on gravit l’incontournable mont Lozère, le plus haut massif de Lozère. Ses pentes tantôt nues, tantôt couvertes de callune ou de bois, et trouées par les blocs de granit et les points d’eau, se teintent d’ocre ou de mauve au fil des saisons. Elles abritent des pépites comme les gorges du Chassezac, prisées des amateurs d’escalade ou de canyoning.
Au pied du versant sud, on découvre un trésor plus intrigant : la cham des Bondons, parsemée de menhirs. On dit que ses puechs, étonnants reliefs en forme de mamelons, seraient l’empreinte du pas lourd de Gargantua, qui foula jadis ces terres.
Dans la peau de Stevenson ou du géant de Rabelais, on grimpe au sommet du mont Lozère, le pic de Finiels, pour découvrir une incroyable vue sur les vallées des Cévennes.
Les vallées cévenoles
“Au sommet, au col, un admirable panorama sur les Cévennes méridionales, dont les cimes qui s’étendent au loin, bleutées et rosées dans un vallonnement imprécis, semblent autant de vagues géantes.”
Promis, celui qui a écrit ces lignes – Emmanuel de las Cases, vers 1880 – n’était à notre connaissance sous l’emprise d’aucune substance illicite ! De part et d’autre de la corniche des Cévennes s’étendent bel et bien des vallées qui émerveillent par leurs sommets bleutés.
Les vallées cévenoles sont un territoire à l’identité unique et au terroir singulier. Si l’on y retrouve les maisons de pierre aux toits de lauze typiques de la Lozère, on plonge aussi dans un paysage plus méditerranéen, où les chèvres paissent entre mûriers et châtaigniers. Les lieux portent encore la trace des cultures en terrasse et des traditions artisanales ancestrales, mais aussi de leur passé protestant.
Rébellions cévenoles
La Réforme venue de Genève s’est implantée très tôt dans la région, faisant des Cévennes un épicentre protestant. Suite à la révocation de l’Edit de Nantes en 1685, les paysans et artisans locaux se soulevèrent contre les persécutions imposées aux protestants, donnant lieu à une guerre surnommée “révolte des camisards”, car ces villageois humbles combattaient en simple chemise.
Quelques siècles plus tard, les Cévennes furent de nouveau un haut lieu de Résistance lorsque les maquisards trouvèrent refuge sur le mont Aigoual au cours de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui encore, les traces de ces présences rebelles continuent à nourrir le fier imaginaire lié aux terres cévenoles.
Au pays des causses et des gorges
Aux côtés des Cévennes voisines, les causses de Lozère font partie du Patrimoine mondial de l’Unesco. Les trois grands causses lozériens – le causse Méjean, le causse de Sauveterre et le causse Noir – font partie d’un ensemble de plateaux calcaires de moyenne montagne qui occupe le sud du Massif central, à cheval sur plusieurs départements. Chacun est délimité par de profondes gorges creusées par les rivières, les plus célèbres étant d’ailleurs les gorges du Tarn et les gorges de la Jonte.
Souvent arides, parfois boisés, les causses se parent par endroits d’une végétation méditerranéenne. Le thym des montagnes et la sauge viennent chatouiller les chevilles et les narines des promeneurs, qui s’émerveillent des panoramas qui s’ouvrent à eux. Perché sur les causses, il n’est pas rare de se croire au bout du monde !
Les cabanes de pierre sèche et les traces de la tradition fermière nous rappellent la discrète et millénaire présence humaine. Sur les causses, on élève des brebis, on affine des fromages et les abeilles, en butinant les herbes sauvages des plateaux, produisent un miel goûteux. Les villages s’agrippent harmonieusement au paysage ; sur le versant du causse de Sauveterre, le hameau troglodyte d’Eglazines se fond même dans la falaise.
Le paysage est modelé dans la roche qui souvent forme d’impressionnantes sculptures naturelles et concrétions, aussi bien en surface que sous terre. Car les causses ont un deuxième visage, celui d’un pays de grottes et de cavernes, qui mérite d’ailleurs tout autant d’être exploré.
Le causse Méjean, entre Arcs et Chaos
Bordé presque de toutes parts d’immenses falaises et de canyons, le plus haut des causses lozériens a des airs d’île déserte. L’herbe jaunie léchée par le soleil s’étend à perte de vue, composant un paysage de steppe, caressé par endroits par de douces graminées qu’on surnomme “cheveux d’ange”, et à peine chahuté par l’affleurement des rocs.
Au sud-est du plateau, la roche se fait plus hardie et forme d’incroyables reliefs ruiniformes. Ainsi, le Chaos de Nîmes-le-Vieux semble avoir été sculpté par la main humaine et ses rochers dressés rappelleront peut-être même au voyageur imaginatif les mythiques statues de l’île de Pâques.
À quelques kilomètres à l’ouest, le sentier des Arcs de Saint-Pierre est également spectaculaire. Au fil de la promenade, vous découvrirez des cabanes intrigantes, mais aussi et surtout d’incroyables arches de pierre sculptées par l’eau.
L’aven Armand et la grotte de Dargilan
Si le plateau du causse Méjean fascine, ses entrailles sont peut-être plus captivantes encore. Elles abritent en effet l’une des plus spectaculaires grottes de France, l’Aven Armand, et sa forêt de stalagmites finement ciselées. Sa voisine, la grotte de Dargilan, qui fut la toute première grotte française ouverte au public, vaut tout autant le détour.
Distantes d’une poignée de kilomètres seulement, ces deux grottes sont séparées par les gorges de la Jonte.
Les gorges de la Jonte et les gorges du Tarn
Au pied des plateaux, le courant rapide des rivières a creusé d’impressionnants canyons et des gorges qui raviront les sportifs autant que les amateurs de paysages superbes.
Dans les gorges de la Jonte, les plus hardis pratiquent l’escalade ou la slackline, et tous s’émerveillent devant les “vases” de pierre du sentier des corniches. Depuis la Maison des vautours et son belvédère, on admire l’envol des majestueux rapaces.
Les gorges du Tarn, quant à elles, s’explorent en barque, en canoë ou en paddle. Au fil de la balade, on découvre également de jolis villages agrippés aux falaises, de Sainte-Enimie, cité médiévale, à Castelbouc et son château. Ici aussi, un monde souterrain s’offre aux explorateurs. Il est même possible, pour les aventuriers, de bivouaquer sous terre, dans les tréfonds d’une grotte…
La Lozère, mystérieuse et lumineuse
La Lozère est une terre de contraste, où l’on passe sans cesse de l’ombre à la lumière, des steppes nues aux obscures cavernes.
Bien souvent, les lieux se nimbent de mystère et se parent d’un imaginaire étrange, parfois ombrageux, nourri par les légendes de la bête du Gévaudan ou du géant Gargantua, par les menhirs et les cairns dont la silhouette se confond avec les formations rocheuses naturelles, et par l’Histoire tourmentée dont la Lozère fut à certaines époques le théâtre.
Mais la Lozère offre aussi le visage lumineux d’une région rurale en mouvement, à l’identité forte et à l’atmosphère paisible. Baignés d’un climat doux, ses villes et villages se réinventent peu à peu, rythmés par les marchés paysans et une foule de festivals ruraux, lointains héritiers des premiers grands cirques français qui émergèrent en Lozère aux XIX et XXe siècles.
De Langogne à Florac en passant par la Garde-Guérin, la Canourgue, le Pont-de-Montvert et tant d’autres, on admire les belles pierres et le petit patrimoine local, tout en découvrant également un terroir riche. Au fil des siècles, les Lozériens ont construit une relation privilégiée avec la nature qui les entoure, et on se régale en dégustant les tommes et pélardons issus de l’élevage, les miels et les produits des cueillettes.
Pour découvrir ces délices, rien de mieux que de s’attabler dans l’un des (très) nombreux restaurants familiaux qui célèbrent le terroir local, dans une ambiance chaleureuse et généralement à prix doux.
Les locaux préservent d’ailleurs soigneusement le patrimoine et l’Histoire locale et s’en emparent pour réinventer de nouvelles formes culturelles. Ainsi, le Malzieu-Ville célèbre chaque année la légende du Gévaudan pendant les “Journées de la bête”, tandis que 2021 verra une tournée du ciné-concert Pastoral Kino, construit autour d’images d’archives régionales, dans les environs.
Ailleurs, une nouvelle génération d’acteurs électrise et renouvelle la vie culturelle locale, comme par exemple l’association La Nouvelle Dimension de Florac, qui met le cinéma à l’honneur lors du festival “48 images secondes” et tout au long de l’année avec un programme de projections et ateliers.
Si la Lozère est d’ores et déjà un paradis du tourisme vert, nous ne serions d’ailleurs pas étonnés qu’elle attire dans les prochaines années de plus en plus de néo-ruraux, tentés par ses trésors naturels, mais aussi par une culture unique et vivante.
Une chose est sûre, en tout cas : que vous soyez rêveur ou aventurier, solitaire ou bon vivant, la Lozère mérite que vous vous y attardiez.
Par Madeleine Tellier Le 18/02/2021 à 7h42
Tous les ans nous allons en Lozère au mois d’août et 3 semaines septembre/ octobre en camping à Mende ( Le Tivoli ) où nous sommes bien reçu par les Gérants Nadia et Frédéric. Pendant ces semaines nous visitons cette belle région. Les lozériens sont très avenants. Il y tellement de petits villages à visiter tous plus jolis les uns que les autres. Et l’histoire de cette région entre les Camisards et les catholiques. Vraiment pas de quoi s’ennuyer. Rendez-vous avec très belle région de moyennes montagnes cet été
Par Louise Le 22/02/2021 à 16h50
Bonjour Madeleine,
Merci pour ton retour d’expérience, tu donnes vraiment envie de prendre quelques vacances et de faire un tour dans cette magnifique région ! En tout cas, n’hésite pas à nous donner des conseils qui serviront très certainement aux voyageurs qui ont pour projet de visiter la Lozère !
Bonne journée,
Louise de Generation Voyage
Par Munoz Le 14/02/2021 à 12h22
De très imagés mais ou trouver une carte de randonnées.
Par Louise Le 18/02/2021 à 12h32
Bonjour Munoz ,
Je te redirige vers le site Mende Tourisme qui propose des itinéraires de randonnées en Lozère !
Bonne journée,
Louise de Generation Voyage
Par CATHERINE Le 14/02/2021 à 11h55
Je connais la Lozère mais vos magnifiques photos me font découvrir des sites que je ne connaissais pas me donnant envie d’y revenir …. Bravo.
Par Louise Le 19/02/2021 à 12h51
Bonjour Catherine,
Merci pour ton retour, c’est toujours un plaisir de vous donner envie de voyager et découvrir les trésors de nos régions ! 🙂
Bonne journée,
Louise de Generation Voyage
Par Mouna Le 14/02/2021 à 11h36
Magnifique magnifique les endroits à coup le souffle vivement le grand retour à la nature La joie les pieds dans l’herbe