À l’assaut des cols mythiques des Pyrénées, à vélo !
Frontière naturelle de la France et l’Espagne, les Pyrénées n’ont jamais cessé de fasciner. À tel point que certains tentent de partir à leur conquête à vélo, à la manière d’un Eddy Merckx, Bernard Hinault ou Tadej Pogačar.
De l’océan Atlantique à la mer Méditerranée, les Pyrénées se dressent entre l’Espagne et la France, tel un mur insurmontable. Ce mur a par tout temps éveillé la curiosité de l’humain qui, bien que craintif, a toujours eu envie d’atteindre ses sommets. Et si aujourd’hui cela est chose faite, la chaîne montagneuse n’en reste pas moins impressionnante, avec ses vallées sinueuses, ses lacs magnifiques, ses pics abrupts et ses cols pentus.
Mais les Pyrénées, c’est aussi un bout de l’Histoire de France et d’Espagne, où les deux couronnes se défièrent pour la souveraineté locale, avant la ratification d’un traité homonyme qui s’appuiera sur la montagne pour déterminer les frontières. Enfin, plus récemment, les Pyrénées ont marqué une autre histoire, celle du Tour de France. Avec les Alpes, les étapes passant par l’extrême Sud-Ouest du pays ont souvent scellé le sort de la course, où les Maurice Garin, Bernard Thévenet, Miguel Indurain ou Alberto Contador sont allés chercher le précieux Maillot Jaune.
En voyant les plus grands cyclistes de la planète grimper les cols pyrénéens, les amateurs, fascinés, ont fini par se lancer eux-mêmes à l’assaut des sommets franco-espagnols. Generation Voyage vous propose de faire de même, avec une aventure sur le bitume des cols les plus mythiques des Pyrénées. En selle !
Le col d’Aubisque
?Distance : 16,60 kilomètres
?Pente moyenne : 7,17%
⛰️Pente maximale : 13%
Notre aventure commence à Laruns, à quelques pas du Pic du Midi d’Ossau, dans la vallée éponyme. L’endroit est parfait pour commencer la première aventure, au milieu d’un superbe décor.
Néanmoins, l’admiration n’est que de courte durée, puisque le vélo nous attend. L’objectif du jour est simple : atteindre le col de l’Aubisque. Pour cela, il faudra venir à bout des 16 kilomètres, avec une pente moyenne assez rude et une portion atteignant les 13%, soit la plus difficile que nous allons affronter. Vous l’avez donc compris, le défi pyrénéen commence sur les chapeaux de roues !
Si la montée risque de faire mal, les yeux seront quant à eux ravis. En effet, le panorama est exceptionnel. Les quelques virages permettent de découvrir la station de la Gourette et sa nature verdoyante. Puis, la route se réduit et les montagnes nous entourent de plus en plus. Le décor est magique, aussi beau que l’effort est dantesque.
Une fois en haut, la récompense s’offre à nous. La vue panoramique sur toute la vallée d’Ossau est splendide. Cela valait le coup de souffrir. Pourtant, malgré tant d’efforts, certaines montagnes nous dominent encore. C’est à cet instant précis que l’on se rend compte de l’immensité des Pyrénées. On se sent ridiculement petit, vulnérable, mais surtout ébahi.
Le col des Tentes et le Cirque de Gavarnie
?Distance : 30 kilomètres (col des Tentes)
?Pente moyenne : 4,99%
⛰️Pente maximale : 10,7%
Pour ce deuxième défi, et après s’être bien reposé, direction 50 km plus à l’est, à Luz Saint Sauveur, en plein cœur du Parc National des Pyrénées. Cette fois-ci, on double la distance puisque ce sont bel et bien 30 kilomètres qui nous attendent.
Rassurez-vous, la première portion est relativement facile. En effet, sur les 20 premiers kilomètres, la pente n’atteint pas plus que 6,3%. Profitez-en donc pour admirer les montagnes qui vous entourent. Ici, la nature est restée souveraine. Par conséquent, seul du gris, du bois et du vert habillent le paysage.
Par la suite, l’effort s’intensifie drastiquement. Alors que nous étions facile, bien accrochés à la selle sur une pente à 2%, une portion folle à 9,7% s’invite. Derrière, les pourcentages redescendent à 8%, avant d’offrir deux passages à plus de 10% où le mental doit être au rendez-vous.
Mais comme à l’Aubisque, l’effort en vaut tellement la peine ! Une fois les 30 kilomètres d’ascension gravis, notre récompense n’est nulle autre que l’un des plus beaux endroits de France : le Cirque de Gavarnie. Depuis le sommet des Tentes, la vue sur ce cirque d’exception est sans pareille. Le temps s’arrête, tant nous sommes obnubilés par le spectacle proposé.
D’ailleurs, si vos jambes l’acceptent, un décrassage à pied au cœur du cirque est une merveilleuse idée, afin de découvrir les roches, les cascades et la gave.
Le col de Peyresourde
?Distance : 9,50 kilomètres
?Pente moyenne : 6,94%
⛰️Pente maximale : 11%
Comme on dit, jamais sans 2 sans 3… Voire plus ! Notre escapade pyrénéenne est loin d’être finie, même si pour le troisième col, la distance se réduit. En effet, afin de ne pas finir carbonisés, ce sont 9 « petits » kilomètres qui nous attendent, au départ d’Avajan. Le col prévu aujourd’hui est un monument de la Grande Boucle : le col de Peyresourde. C’est l’un des cols pyrénéens les plus fréquentes par la course cycliste. De quoi ravir les amateurs de cyclisme.
Néanmoins, réduire Peyresourde au Tour serait une erreur. De merveilleux paysages vont nous accompagner tout au long de notre montée. Rien que sur les premiers mètres du col, la vue sur les pâtures et la montagne nous fera oublier l’arrivée de pourcentages plus élevés.
Mais le moment à ne pas manquer arrive plus haut, lorsque nous arrivons au lacet de Loudervielle. Ouvrons les yeux et profitons, car nous voici au plus beau point de vue de la Vallée de la Neste de Louron, où nous apercevons les jolis bourgades alentours. En second plan, de nouveaux sommets, toujours plus grands, plus impressionnants. La magie des Pyrénées opère de nouveau, au point de nous donner des frissons.
Les deux derniers kilomètres d’ascension nous offrent, à leur tour, un autre panorama unique. La route se rétrécit, laissant place à la montagne et sa verdure. Plus que jamais, la nature règne sur le plateau, comme si l’humain n’existait pas. De quoi donner l’impression d’avoir voyagé des siècles en arrière. Ces lieux sont de plus en rares. Par conséquent, profitons de l’instant et savourons notre privilège…
Avant de redescendre, laissons place à une petite récompense gastronomique. Prenons une table à la crêperie du col, pour déguster une bonne crêpe accompagnée d’un peu de cidre. Une parenthèse bretonne qui ne fait pas de mal.
Le col d’Aspin
?Distance : 12 kilomètres
?Pente moyenne : 6,49%
⛰️Pente maximale : 9,5%
Plus que deux ! Le sprint final de notre défi est lancé. Pour conclure cette aventure, ce sont deux autres cols mythiques des Pyrénées, mais aussi du Tour de France, qui se dressent devant nous. Commençons avec le col d’Aspin, dont la difficulté est moindre mais les paysages tout aussi exceptionnels que les précédents.
Pour s’en rendre compte, il suffit de s’élancer ! Après être partis d’Arreau, la montée va justement nous permettre d’admirer le village vu du haut. Ce dernier fait partie des communes dites « cuvettes », entourées de montagnes. Sauf que dans ce cas précis, les montagnes créent un sérieux différenciel, avec des pics dépassant parfois les nuages. Comme si la montagne ne s’arrêtait jamais…
Parmi ces sommets, se trouve le fameux Pic de Ger, qui culmine à 2 613m. Arreau est donc dominé par un monstre des Pyrénées.
Toutefois, cela ne justifie pas d’admirer trop longtemps la vue. Il y a un col à gravir, d’autant plus qu’en haut, le spectacle est tout aussi beau. Pour y croire, rendez-vous au sommet. Une fois arrivés, ce sont des hectares de prairies qui se profilent en contrebas. Acrophobes s’abstenir, tant le vide est important ici. Mais quel décor !
Le Tourmalet et le Pic du Midi de Bigorre
?Distance : 17,20 kilomètres
?Pente moyenne : 7,39%
⛰️Pente maximale : 10,2%
Nous y voici ! L’ultime défi pour notre défi cycliste, au cœur des Pyrénées. Et pour conclure cette aventure sportive, le final est grandiose. Les amateurs de cyclisme et du Tour de France rêvent tous de gravir ses pentes.
Oui, nous allons nous attaquer au Tourmalet, le col le plus franchi par la Grande Boucle, théâtre de duels épiques. Bernard Thévenet, Federico Bahamontes, Fausto Coppi, des légendes sont parvenues à apprivoiser ce géant des Pyrénées, écrivant ainsi la légende du Tour. Les puristes se souviennent aussi de l’affrontement entre Andy Schleck et Alberto Contador en 2010, où le Luxembourgeois prenait le dessus sur le maillot jaune espagnol.
Le début de l’ascension commence à Luz Saint Sauveur, avec des premiers pourcentages relativement simples à aborder. Jusqu’au kilomètre 7, il est aisé d’observer le paysage tout en pédalant. L’occasion de profiter de la vue sur la belle vallée de Barèges, dont les pics sont enneigés quasiment toute l’année.
Par la suite, la montée se complique, les pourcentages augmentent. Finies les lignes droites, désormais la route serpente à droite puis gauche. Au même moment, de superbes pâtures se dévoilent au second plan, nous offrant un magnifique décor.
Il ne reste plus que 5 petits kilomètres à pédaler. Dans un kilomètre, nous serons en mesure d’emprunter la voie Laurent Fignon, renommée en hommage au défunt champion. Toutefois, prenons le temps de parcourir le kilomètre. En effet, la portion offre une vue dégagée sur laquelle se dresse le Pic du Midi de Bigorre, reconnaissable grâce à son observatoire. Preuve que le Tourmalet n’est pas qu’une attraction sportive, mais aussi le lieu parfait pour l’observation.
Une fois la voie Laurent Fignon atteinte, le bouquet final commence. Toute la nature environnante est fantastique. On ne sait plus où donner de la tête, si ce n’est sur nos jambes, carbonisées par les 10,2% de pente des trois derniers kilomètres.
Mais nous l’avons fait ! Le sommet est enfin franchi. Nous venons donc de réussir le défi ! Profitons du panorama, le sourire ancré sur notre visage. C’est beau, à l’image de l’effort fourni. Notre aventure s’achève en haut du Tourmalet, avant peut-être de se retrouver pour d’autres défis. Dans les Alpes, qui sait ?..
Par Lefrou de la Colonge Le 27/09/2020 à 14h27
Moi aussi!!! Voyager ? partout sportivement ! Découvrir de nouveaux endroits… L’Italie ?? magnifique !!