Route 66 : par où commencer, que faire, quels États traverser ?
En moto, en camping car ou en van… quel que soit votre moyen de locomotion pour faire la Route 66, celle-ci reste mythique ! Voici notre feuille de route pour votre voyage sur la Route 66.
Sa simple évocation tient du mythe moderne. Une route qui traverse le pays, une ambiance unique, un road-trip où l’histoire des Etats-Unis se mêle à ses paysages tantôt sauvages, tantôt bucoliques, tantôt urbains. En service de 1926 à 1985, la Route 66 a fait rêver des générations entières. On y évoque le parfum de l’Amérique d’autrefois, la liberté et le bonheur de rouler. Son histoire est tumultueuse et passionnante, et visiter la Route 66 aujourd’hui c’est toucher du doigt une Amérique authentique et s’offrir le rêve d’une vie.
Alors, c’est le moment d’enfourcher sa bécane en solitaire ou d’installer sa famille dans un SUV taille XXL, et partir pour l’Ouest à travers 3940 kilomètres, 8 états et 3 fuseaux horaires.
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1. L’Illinois: le grand départ de Chicago
Crédit photo: Wikimedia – Daniel Schwen
Vous venez d’atterrir à Chicago, profitez-en pour vous donner un ou deux jours sur place pour vous remettre du décalage horaire et surtout visiter l’une des plus grandes villes américaines. Chicago c’est à la fois une histoire d’architecture (là où est né le premier gratte-ciel), une histoire de gangsters (avec la carrière tragique d’Al Capone), une histoire de nature (avec sa proximité immédiate d’un des grands lacs), mais aussi une histoire culturelle, puisque la ville accueille des musées de classe internationale. Bref, Chicago est une ville bouillonnante et passionnante à visiter et c’est surtout le point de départ de la Route 66.
Une fois que vous en avez fait le tour, c’est le moment de se lancer et il faut tout d’abord sortir de la ville, car si techniquement, le kilomètre zéro est bien à Chicago, vous devez déjà traverser l’immense banlieue pas toujours aussi accueillante que le centre-ville. Une fois que la mégalopole est derrière vous, la ville de Joliet mérite une petite halte avec son théâtre au style européen et son ancienne prison (l’une des plus terribles du pays) fermée en 2002 et qui servit de décor à la série « Prison Break ».
Crédit photo: Wikimedia – Daniel Schwen
Un peu plus loin, à Wilmington, la célébrité locale qui accompagne les voyageurs est le restaurant Launching Pad, connu pour sa mascotte géante. À la fois excentrique et un peu kitch, ces formes de communication ou d’expression artistique vont vous accompagner tout au long de votre route.
Crédit photo: Wikimedia – Skyring
À Springfield, la capitale de l’Illinois, on cultive une autre légende: celle du 16ème président des Etats-Unis, Abraham Lincoln. C’est ici qu’il y fit l’essentiel de sa carrière et on peut d’ailleurs y visiter sa maison ou se recueillir sur sa tombe. Président pendant la délicate période de la guerre de Sécession, il fut assassiné à Washington en 1865, mais son ombre plane toujours sur la ville de Springfield, qui sera l’occasion d’une bonne halte pour les voyageurs.
Crédit photo: Wikimedia – Yinan Chen
Dernière étape d’importance dans l’Illinois: Auburn. La ville ne vous dit sûrement rien, et c’est normal, car c’est la route qu’il faut regarder. Et plus précisément les 2 kilomètres de route pavés de briques rouges inscrits au registre des monuments historiques. Ce sont les derniers vestiges de LA route originale qui date des années 20.
Crédit photo: Wikimedia – canewsom
2. La traversée du Missouri
Alors que vous avez déjà fait près de 485 kilomètres, le Grand Ouest s’ouvre à vous avec la ville de Saint-Louis, légendaire frontière historique entre l’Est civilisé et le Far-West sauvage. C’est d’ailleurs à ce titre qu’a été construit le Gateway Arch, symbole de la ville.
Crédit photo: Wikimedia – Daniel Schwen
Comme à Chicago, la Route 66 a ici tendance à se perdre dans les immenses banlieues de la ville, pas toujours très sympathiques. Même si Saint-Louis offre un visage différent de sa grande sœur de l’Illinois, elle n’en demeure pas moins une belle étape avec un centre à visiter et des musées de grande renommée.
Une fois retrouvée la quiétude de la campagne, on arrive à Devils Elbow, avec son fameux pont en acier construit en 1923 au-dessus de la Big Piney River. À la fois isolé, mythique et inquiétant, surtout lorsqu’il est recouvert de brume, ce pont fait parti de la légende de la route.
Crédit photo: Flickr – Aaron Hall
À 40 minutes de là, la petite ville de Lebanon vous accueillera avec son Munger Moss Motel, l’un des plus anciens de la Route 66, qui soit encore en service. Énorme signe lumineux, couleurs claquantes, accueil simple et sans fioritures… pas de doute, on est bien au cœur du mythe.
Crédit photo: Wikimedia – Marcin Wichary
Deux bonnes heures de route plus tard, à proximité de la ville de Joplin, un cinéma en drive-in d’époque vous attend. Construit en 1949 et réhabilité en 1998, il accueille toujours les nostalgiques d’un certain art de vivre et projette deux films chaque week-end.
Crédit photo: Wikimedia – Abe Ezekowitz
3. Le Kansas: un simple crochet de 21 kilomètres
Le Kansas accueille une minuscule portion de la Route 66 dans son extrémité sud-est, dans une région industrielle et minière qui a beaucoup souffert. Galena est la première ville que vous traverserez. Rien de spectaculaire, mais une ambiance étrange, entre mines désaffectées, maisons à l’abandon et centre-ville à la quiétude presque inquiétante.
Reste que c’est à Galena que l’on doit un des personnages du film d’animation Cars. C’est en effet ici, que fut repéré un vieux camion de dépannage rouillé qui devint le compagnon du héros du film de Pixar. Depuis, la station-service a été rachetée et rénovée et fait partie des étapes à voir sur la Route 66.
Crédit photo: Wikimedia – Pattie
Enfin, les ponts arc-en-ciel (rainbow bridges) construits dans les années 20 spécifiquement pour la Route 66 et récemment réhabilités sont aussi partie intégrante du voyage dans ce coin du Kansas.
Crédit photo: Wikimedia – Michael Overton
À peine entré dans le Kansas et vous voilà aussitôt sorti. L’Oklahoma vous tend ses bras avec près de 700 kilomètres à parcourir.
4. L’Oklahoma: art déco et pétrole
L’art, l’éclectisme et l’exubérance ont accompagné l’essor et le renouveau de la Route 66. L’un de ces symboles est cette énorme baleine bleue à Catoosa, dans la région de Tulsa. Une statue immense, construite au bord d’un étang qui servit de parc de jeux et d’aventures pour les enfants avec ses toboggans et plongeoirs. Avec son charme un peu désuet, elle fait partie des symboles du passé qui accompagne le visiteur tout au long de son trajet. Cet endroit vivant et familial des années 70 est devenu une icône, mais la baignade est désormais interdite.
Crédit photo: Wikimedia – Carol M. Highsmith
Tulsa, autoproclamée « capitale mondiale du pétrole » constitue une étape sympathique pour une ou deux nuits, histoire de souffler un peu. Le pétrole fait partie de l’histoire de la ville, car la découverte de puits à proximité de Tulsa a largement contribué à créer un boom économique et démographique sans précédent, comme le montre la statue du Golden Driller.
Crédit photo: Wikimedia – Dakpowers
Plus moderne et reprenant les archétypes marketing de la Route 66, le Pops Restaurant, ouvert en 2007 à Arcadia, illumine la nuit avec son immense bouteille de soda.
Crédit photo: Wikimedia – Carol M. Highsmith
5. Le Texas: 300 kilomètres de route aux confins de l’état
L’un des premiers grands monuments de la Route 66 au Texas est une station-service et restaurant au style unique, puisque construit en 1936 dans un style art-déco. Là encore, c’est le choc des cultures et c’est ce qui fait tout son charme ! La U-Drop Inn a d’ailleurs inspiré les créateurs du film Cars pour créer un des bâtiments de la ville de Radiator Springs. Fermé à la fin des années 90, le site a été rénové et accueille maintenant la chambre de commerce et de nombreux services pour les touristes.
Crédit photo: Wikimedia – Clinton Steeds
Les attractions et les folies ne manquent pas le long de cette portion de la Route 66. Au choix: une immense croix considérée comme la plus grande des Amériques,
Crédit photo: Wikimedia – Einar Einarsson Kvaran
un château d’eau penché dont le seul intérêt est de se faire remarquer des voyageurs,
Crédit photo: Flickr – Peter Thody
ou encore le fameux Cadillac Ranch avec ses 10 voitures plantées dans le sol.
Crédit photo: Wikimedia – Ralf Kiepert
Et si ce n’est pas suffisant, arrêtez vous au Big Texan Steak Ranch, restaurant célèbre réputé pour la qualité de sa viande, mais aussi pour son concours: si vous engloutissez un steak de 2 kilos, garniture comprise, en moins d’une heure, l’addition est gratuite !
Crédit photo: Wikimedia – Anonymous Cow
6. Nouveau-Mexique: une Route 66 mouvante
Les tracés de la Route 66 ont beaucoup évolué au fil du temps, et c’est en particulier au Nouveau-Mexique que ces changements ont été les plus visibles. Santa Fe, d’abord reliée par la route est finalement évitée en 1937 pour un itinéraire plus direct. Les puristes ne manqueront donc pas de suivre la route originale, surtout que Sante Fe, aux inspirations espagnoles, est l’une des plus belles et des plus anciennes villes de l’Ouest.
Crédit photo: Wikimedia – Boston Public Library
Et surtout, c’est en suivant cet itinéraire, que vous retrouverez l’esprit de la route 66 avec des portions loin de toute civilisation, des pistes en terre, des ponts en bois et des paysages semi-désertiques si typiques du Nouveau-Mexique.
Alors que vous vous rapprochez peu à peu de l’Arizona, la ville de Gallup vous accueille. Célèbre pour son importante population indienne, la ville, fondée en 1881, tente de perpétuer les nombreuses traditions indiennes. L’occasion de toucher du doigt des cultures souvent méconnues, voire caricaturées par les films Hollywoodiens, dont les équipes vinrent ici dans la première moitié du 20e siècle pour enchaîner les tournages dans des paysages typiques. L’hôtel El Rancho a d’ailleurs connu le succès pour avoir accueilli les stars de cinéma qui venaient travailler dans les environs.
Crédit photo: Wikimedia – Richie Diesterheft
7. L’Arizona: spectaculaire et authentique
L’Arizona accueille le visiteur avec deux parcs nationaux séparés par la Route 66: au nord le Painted Desert et au sud la Petrified Forest. L’occasion de visiter ces deux merveilles de la nature qui jouxte la route.
Crédit photo: Flickr – Andrew Kearns
Peu après, c’est le Meteor Crater qui attire les voyageurs. Un trou immense de 1200 mètres de diamètre causé par une météorite tombée sur Terre il y a 50.000 ans et qui détruisit toute forme de vie sur près de 150 kilomètres à la ronde.
Crédit photo: Wikimedia – Unknown
La route traverse ensuite la très agréable ville de Flagstaff puis continue sur Williams où un train peut vous emmener vers le Grand Canyon, étape évidemment incontournable de tout voyage dans l’Ouest Américain, même si on s’éloigne ici un peu plus de la Route 66.
Crédit photo: Wikimedia – Tobias Alt
Ensuite, c’est une succession de petites villes toutes aussi différentes et aussi mélancoliques qui ont gardé une trace de la Route 66 dans leur ADN. Seligman, Kingman, Hackberry, on retrouve une ambiance au style inimitable. Loin de tout, ça sent le Far-West et les reliques d’une glorieuse époque où la « mother road » était une artère vitale pour le pays.
Crédit photo: Wikimedia – Eigenes Werk
Ceux qui le veulent, peuvent ensuite quitter momentanément la Route 66 pour faire un crochet par Las Vegas, la fameuse ville du pêché, qu’on ne présente plus.
8. La Californie: l’arrivée sur le Pacifique
C’est le moment des 500 derniers kilomètres. Voici des jours, voire des semaines, que vous arpentez le pays et découvrez ces paysages grandioses, son histoire tragique ou héroïque, son exubérance, cette route qui serpente dans des paysages incroyables avec ses ruines insolites et ses souvenirs perdus. Entrer en Californie, c’est découvrir l’Etat de tous les rêves. Celui que les voyageurs attendaient avec impatience après avoir traversé tout le pays. Et pourtant, l’accueil est aride avec le désert de Mojave qui s’étend à perte de vue.
Crédit photo: Wikimedia – Rennett Stowe
Le célèbre Bagdad Café, du film éponyme, est toujours débout et accueille les touristes, et les dernières villes rurales et isolées se dessinent lentement le long de la route. Bientôt, c’est la mégalopole de Los Angeles qui va engloutir les routards. Après des kilomètres de route, les paillettes de la cité des Anges vous attendent.
Crédit photo: Wikimedia – Prayitno
La Route 66 suit Sunset Boulevard puis Santa Monica Boulevard. Même si le tracé officiel de la route se termine au milieu d’un croisement sans intérêt, entre Lincoln Boulevard et Olympic Boulevard, la plupart des voyageurs poursuivent jusqu’au Pacifique, tout au bout du Santa Monica Boulevard.
Crédit photo: Wikimedia – Dehk
Ça y est, vous y êtes ! Après pratiquement 4000 kilomètres, vous avez réussi à dompter la fameuse Route 66. À partir de là, Los Angeles offre beaucoup à faire pour une visite de quelques jours. Si votre avion ne vous attend pas tout de suite, et si le cœur vous en dit, la California Highway One vous tend les bras à partir de Los Angeles et jusqu’au nord de San Francisco. Elle longe la côte Pacifique sur près de 900 kilomètres… autrement dit, une broutille après avoir fait la 66 ! Mais ça, c’est une autre histoire !
Crédit photo: Wikimedia – Fredddie
Crédit photo principale : Wikimedia – Dietmar Rabich
Par tendermario Le 03/12/2015 à 18h23
Une route qui est merveilleusement bien conservée, quand même !!! Plus de 4000 kilomètres à visiter des choses qui hantent encore cette route !!! Comme si bien dit: « » Le charme d’hier !!! « » Un excellent trip road à faire une fois dans sa vie !!!!