6 stations de ski menacées par le réchauffement climatique
Alors que la saison hivernale bat son plein, certaines de nos destinations préférées sont menacées par le réchauffement climatique. Petit tour d’horizon des stations de ski françaises en danger.
La France, pays des Alpes, des Pyrénées et du Massif central, est une destination privilégiée par les amateurs de sports d’hiver. Ses paysages enneigés attirent chaque année des milliers de touristes qui viennent du monde entier pour goûter à la poudreuse des pistes françaises. Mais derrière cette image idyllique, la réalité est bien plus sombre. Dans un futur proche, le dérèglement de la planète risque d’impacter fortement ces lieux de plaisirs hivernaux.
Le réchauffement climatique affecte de plus en plus nos stations de ski. La hausse des températures entraîne une diminution de la neige, mettant en péril l’avenir de ces lieux prisés des skieurs. Dans cet article, intéressons-nous de plus près à ces 6 stations de ski françaises particulièrement exposées aux conséquences du réchauffement climatique.
Font Romeu : le parti pris de la neige artificielle
Pourquoi nous l’avons sélectionné : En raison de son altitude variant de 1700 m à 2213 m, Font Romeu est particulièrement vulnérable face au réchauffement climatique. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévoit une baisse significative de l’enneigement de l’ordre de 14 cm sur la période 2041-2070. Cette estimation fait de cette station un cas d’étude préoccupant.
Pour en savoir plus : Font Romeu est réputée pour être une station familiale. Créée en 1907, elle est facilement accessible en voiture. Mais aussi grâce au train jaune qui dessert les hauteurs des Pyrénées-Orientales. Cette station de ski comprend 40 pistes dont 8 noires, 8 rouges, 9 bleues et 15 vertes, qui s’étirent sur 58 km. Elle compte également 111 km de pistes de ski de fond, divisées en 22 boucles, avec 5 boucles rouges, 10 bleues et 7 vertes. En plus des pistes alimentées par des canons à neige, vous bénéficierez de beaucoup d’options en matière d’hébergement, de restaurants et de boutiques.
Métabief : une diversification des activités pour survivre
Pourquoi nous l’avons sélectionné : Dans le massif du Jura, Métabief se distingue des autres stations en raison de sa situation unique et précaire. Son altitude relativement basse oscille entre 1015 m et 1430 m. Elle l’oblige à dépendre massivement des canons à neige, qui ne couvrent pourtant que 40 % de son territoire. D’autre part, les projections actuelles indiquent que la station pourrait manquer de neige d’ici 2040, ce qui la forcerait à se réinventer pour continuer à exister.
Pour en savoir plus : Basée à seulement 77 km de Besançon, Métabief se hisse dans les montagnes du Haut-Doubs sur les pentes du Mont d’Or. Ouverte en 1953, cette station proche de la frontière suisse totalise 41 pistes pour 37,1 km de domaine skiable. À cela, il convient de rajouter 9 pistes supplémentaires pour le ski de fond. Les visiteurs peuvent accéder au sommet grâce à un télésiège de 6 places. Pour lutter contre le déficit de neige, Métabief cherche à diversifier ses activités. Elle envisage de transformer ses pistes de ski en parcours de VTT et de trail. Les remontées mécaniques seront conservées et mises à profit de manière différente. Cette approche pourrait être le futur des stations de ski vis-à-vis du réchauffement climatique.
Chabanon : une petite station qui tente de s’adapter
Pourquoi nous l’avons sélectionné : Chabanon est une station familiale confrontée à une perte constante de neige. De par son altitude relativement basse et la hausse générale des températures, son enneigement est de plus en plus limité chaque année. Cependant, des actions proactives sont en cours pour garantir la continuité de ses activités.
Pour en savoir plus : Dans les Alpes-de-Haute-Provence, Chabanon dispose de 11 remontées mécaniques, 30 pistes de ski, 40 km de pistes de ski alpin et 25 km de pistes de ski de fond. Mais la station ressent déjà les répercussions du réchauffement climatique. Située entre 1600 m et 2000 m d’altitude, elle utilise des canons à neige pour garder 70 % de ses pistes praticables. Même si les pistes les plus élevées devraient rester enneigées, les autres risquent d’être durement touchées à l’horizon 2050. Afin d’anticiper cela, des moyens sont déjà mis en œuvre pour étoffer les activités estivales. Ces nouvelles opportunités pourraient assurer la survie de Chabanon.
Peyragudes : une approche plus durable et responsable
Pourquoi nous l’avons sélectionné : Bien qu’équipée de 250 canons à neige, Peyragudes n’a pas hésité à s’adapter. Cette station des Pyrénées a fait le choix stratégique d’élargir son domaine vers le Cap des Hittes. À une altitude plus élevée, cette extension a pour objectif de se tourner vers des activités de glisse innovantes et respectueuses de l’environnement.
Pour en savoir plus : Perchée entre 1610 et 2 400 m, Peyragudes se compose de 49 pistes de différents niveaux. Une télécabine et plusieurs télésièges permettent de se déplacer facilement au sein du domaine skiable. Récemment, la station a décidé de réduire l’utilisation de ses canons à neige pour diminuer son impact environnemental. Une nouvelle remontée a été installée au Cap des Hittes, une zone dotée d’une bonne quantité de neige naturelle. Parmi ses initiatives, la station déploie un nouvel espace pour le freeride, appelé Val de Montségu. Le développement de la station se veut durable tout en veillant également à augmenter son offre pour l’été.
Guzet : des investissements anticipés pour préparer l’avenir
Pourquoi nous l’avons sélectionné : Guzet forme un véritable paradis pour les familles à la recherche d’un séjour abordable. Néanmoins, le spectre du réchauffement climatique pèse lourdement sur son altitude modeste, allant de 1 400 à 2 100 m. Chaque année, la neige se fait plus rare et arrive tardivement, assombrissant l’avenir de cette charmante station.
Pour en savoir plus : Guzet se divise en trois zones : Guzet 1400, Prat-Mataou 1520 et Le Freychet. On y accède par la vallée d’Ustou ou depuis Aulus-les-Bains, par le col de Latrape. Fondée dans les années 1960, elle renferme 32 pistes de différents niveaux pour un total de 40 km. Pour pallier aux aléas climatique, des projets adaptatifs sont programmés. Ils incluent le Guzet Express, une luge sur monorail de 1,7 km commençant à 1750 m d’altitude, et une piste de VTT. Ces nouveaux aménagements visent à maintenir Guzet comme un lieu incontournable du ski français et nécessiteront des investissements jusqu’en 2050.
La Combe Saint-Pierre : une station qui se positionne sur les 4 saisons
Pourquoi nous l’avons sélectionné : Malgré sa proximité avec la Suisse, La Combe Saint-Pierre évolue à une altitude inférieure à celle de la plupart des stations alpines. Positionnée entre 880 m et 1035 m, elle subit un enneigement de plus en plus tardif et de moins en moins abondant. Ses canons à neige ne comblent que 40 % du domaine skiable.
Pour en savoir plus : La Combe Saint-Pierre s’étend sur 10 km avec 3 pistes de ski alpin, 37 km de pistes de ski de fond et 2 chemins de 10 km pour les raquettes. En dépit de sa petite taille, la station a beaucoup à offrir et ne se contente pas de la saison de neige. Elle possède une patinoire artificielle, un parcours accrobranche et une via ferrata. Vous trouverez également un pont de singe, une tyrolienne, du dévalkart et un accès au sentier GR-5. Le VTT fait partie des activités les plus populaires. Pour relever le défi écologique, la station cherche à devenir une destination quatre saisons pour rester attractive tout en réduisant son empreinte environnementale.
Alors que le réchauffement climatique fragilise nos précieuses stations de ski françaises, il est plus crucial que jamais de prendre conscience de l’urgence de la situation. Avez-vous des idées ou des suggestions sur ce que nous pouvons faire pour atténuer les effets du changement climatique et préserver ces lieux magnifiques ? Partagez vos réflexions dans les commentaires ci-dessous et engageons-nous ensemble à protéger nos stations de ski pour les générations futures.