Cette route mythique vendéenne est submergée la moitié du temps
Découvrez le mystère du passage du Gois, cette route insulaire riche en histoire qui vit au rythme des marées. Un véritable trait d’union entre l’île de Noirmoutier et la Vendée.
Le Passage du Gois, ce joyau du patrimoine vendéen, a fasciné les voyageurs depuis des siècles. Avant que le célèbre Pont de Noirmoutier ne soit érigé, il incarnait l’unique chemin parsemant l’océan pour atteindre l’île de Noirmoutier. De ses premières mentions au VIIIe siècle à sa consécration au XVIIIe et ses rôles stratégiques à travers l’histoire, ce pont de sable et de sel a des secrets à révéler.
Bien que des chaussées similaires au passage du Gois existent dans d’autres endroits du monde, le caractère unique du passage du Gois réside dans sa longueur exceptionnelle : 4,5 km.
Une traversée historique
Entre tradition et légende, le Gois a vu défiler les époques et les courageux. Les archives mentionnent le passage dès 830, mais c’est en 1701 qu’il apparaît concrètement sur les premières cartes maritimes. Une anecdote populaire raconte qu’en 1766, Auguste Gauvrit aurait été le pionnier de ce périple à pied, bien que vraisemblablement, de nombreux Vendéens l’avaient déjà osé avant lui.
Le nom « Gois » vient du verbe « goiser » qui signifie marcher en mouillant ses sabots.
Avec le temps, le Gois s’est paré de balises dès 1780 pour guider les voyageurs. Ces modestes repères ont pavé la voie à une chaussée plus stable et rassurante, mais il faudra attendre 1840 pour que le premier véhicule à cheval ose la traversée. Chaque pierre posée rend hommage aux pionniers de ce passage mythique.
Une odyssée moderne
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Gois devient un point stratégique essentiel : c’est le seul passage terrestre vers Noirmoutier. Mais c’est en 1971 que la modernité le relie définitivement au continent par un pont, initialement munie d’un péage, rapidement contesté puis abandonné par la communauté insulaire.
Les curieux qui aspirent à marcher sur les pas des anciens doivent prêter attention aux marées capricieuses. La traversée est dictée par le ballet des eaux : seulement deux opportunités quotidiennes permettre de rejoindre ou de quitter Noirmoutier. La règle d’or ? Le coefficient de marée, qui détermine le temps nécessaire de passage avant et après la marée basse.
Savoir quand et comment passer
Traverser le passage du Gois est une question de timing : la marée basse ouvre une fenêtre éphémère à ne pas manquer. Traduisez le coefficient de marée en minutes, et vous détenez la clef du temps disponible pour franchir ce passage. Un coefficient de 70 offre par exemple une marge de sécurité de 70 précieuses minutes de part et d’autre du point le plus bas de la marée.
Traverser la chaussée est considéré comme dangereux. Bien que les horaires de la marée soient précisément marqués de chaque côté de la chaussée sur de grands panneaux, l’eau arrive à une vitesse incroyable et de nombreux touristes se laissent prendre chaque année. Des tours de sauvetage élevées sont situées tout le long du passage du Gois pour ceux qui sont pris entre les marées.
- Le Gois, passage millénaire entre Noirmoutier et la Vendée.
- Un calcul rigoureux à faire avant de se lancer dans sa traversée, selon les marées