7 phares incontournables à découvrir en Charente-Maritime
Avec des pointes, des estuaires, des îles et des ports, les côtes sont constellées de phares en Charente-Maritime. La nuit, un peu partout au large, les lumières codifiées signalant leur présence sont autant de repères précis à travers la pénombre de l’océan.
De par ce rôle de gardiens du littoral, les phares de Charente-Maritime ont toujours conservé un côté fascinant, avec ce relent d’histoires de mers déchaînées et de naufrages. Ils sont comme un rappel des colères qui peuvent agiter l’océan, lorsque la tempête gronde. Par temps plus clément, ils s’avèrent également d’excellents postes d’observation !
La plupart de ces phares sont aussi des ouvrages impressionnants, occupant des positions stratégiques, vigies aux avant-postes souvent établies au cœur de superbes sites naturels ou portuaires. Dans une région aussi tournée vers l’océan, les phares de Charente-Maritime constituent un pan entier du patrimoine culturel à découvrir : des visites incontournables du point de vue de l’architecture, des prouesses techniques et de l’environnement marin, mais aussi de l’histoire singulière de chacun de ces monuments.
1. Le Phare de Chassiron sur l’île d’Oléron
- 📍 Commune : Saint-Denis-d’Oléron
- ⌛ Date de construction : 1836
- 📏 Hauteur : 46 m
- ⛯ Portée : 52 km
L’entrée dans le Pertuis d’Antioche qui borde les côtes de Charente-Maritime se fait dans une zone à risque comprise entre l’île d’Oléron et l’île de Ré, où les hauts fonds et autres récifs constituent autant de dangers pour les marins. Un terrain de prédilection pour les sinistres naufrageurs, qui allumaient des lumières trompeuses afin de voir s’échouer les navires, pour les piller !
C’est pourquoi le besoin d’édifier un phare à l’extrémité nord d’Oléron a très tôt vu le jour : l’ancêtre du Phare de Chassiron se tenait au même emplacement dès 1685. L’actuel édifice, construit en 1836, est le deuxième phare le plus ancien de France encore en activité. Classé monument historique, il est ouvert à la visite. L’escalier de 224 marches mène vers un superbe panorama à 360°, qui embrasse tous les environs : Oléron bien sûr, les îles de Ré et Aix, la côte et La Rochelle, le Fort Boyard…
Autour de cet incontournable parmi les Phares de Charente-Maritime, ne manquez pas de partir sur les chemins côtiers, à pied ou à vélo, à la découverte de la pointe nord de l’île d’Oléron et de ses étonnantes écluses à poissons en pierre. Un spectacle toujours changeant, au gré des va et vient de la marée.
2. Le Phare du Cordouan au large de Royan
- 📍 Commune : Le Verdon-sur-Mer
- ⌛ Date de construction : 1611
- 📏 Hauteur : 67.50 m
- ⛯ Portée : 40 km
Voici le plus ancien des phares de Charente-Maritime, mais aussi de France, encore en activité. Construit sur un petit îlot rocheux en plein milieu de l’estuaire de la Gironde, le Phare du Cordouan s’est vite révélé indispensable à la sécurité des navires croisant dans le secteur, victimes de courants contraires et de récifs à fleur d’eau.
Ainsi, le Phare du Cordouan officie au large de Royan et du Verdon-sur-Mer depuis 1611. Il succède alors à la Tour du Prince Noir, signal entretenu par un ermite, n’étant plus alors assez efficace contre les naufrages. Plusieurs étapes de construction au cours des 400 ans d’existence du phare lui donneront l’allure qu’il a conservé aujourd’hui : et quelle allure ! Le Phare du Cordouan figure en effet au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le site est ouvert à la visite, en saison à partir d’avril. L’accès se fait en bateau d’excursion, depuis Port-Médoc ou Royan, ou en voilier, et à marée descendante pour accéder au banc de sable et au plateau rocheux les pieds (relativement) secs. Le départ a lieu 2h après la basse-mer, sous peine de se retrouver bloqué sur place !
3. Le Phare des Baleines sur l’île de Ré
- 📍 Commune : Saint-Clément-des-Baleines
- ⌛ Date de construction : 1854
- 📏 Hauteur : 57 m
- ⛯ Portée : 50 km
Une autre extrémité d’île, un autre phare incontournable de Charente-Maritime : le Phare des Baleines compte parmi les sites les plus emblématiques de l’île de Ré. Il tire son nom, dit-on, du fait que de nombreuses baleines choisissaient ce lieu pour venir s’échouer, en fin de vie. Exposées en plein aux vents d’Ouest, elles n’étaient pas les seules et bien des navires ont connu des difficultés dans cette zone.
La décision fut prise en 1849 de remplacer l’ancien Phare des Baleines par l’actuel, dont la construction s’achève en 1854. Il est couplé à son petit double, non loin au large : le Phare des Baleineaux.
Le Phare des Baleines est lui aussi ouvert à la visite et abrite un petit musée. Un escalier sinueux en colimaçon permet d’accéder au sommet, pour une vue magnifique sur le large et l’île de Ré toute entière. Autour de l’édifice, ne manquez pas de partir vous balader dans le Parc des Baleines, en direction de Saint-Clément par la digue littorale, ou du côté de la Conche des Baleines, pour beaucoup la plus belle plage de Ré.
4. Le Phare de la Coubre à La Tremblade
- 📍 Commune : La Tremblade
- ⌛ Date de construction : 1905
- 📏 Hauteur : 64 m
- ⛯ Portée : 51 km
Nous voici cette fois au sommet du plus haut phare de Charente-Maritime, avec tout de même 64 mètres ! Dans une région plate où les reliefs sont une denrée rare, le Phare de la Coubre est un géant. De sa position au bout de la Presqu’île d’Arvert, il domine la Côte Sauvage, sans doute l’un des plus beaux coins naturels de la région, avec ses vastes plages exposées à l’Atlantique, ses hautes dunes, et son épaisse forêt de pins.
Au large, les vagues puissantes, les déferlantes, les courants contraires et les bancs de sable rendent les environs plutôt hostiles à la navigation… À l’origine, le Phare de la Coubre fut construit à 1800 mètres du rivage : la force des éléments, l’érosion du vent et des vagues, le place aujourd’hui à 150 mètres de la mer seulement !
Visiter le Phare de la Coubre sera avant tout le bon prétexte pour en explorer les environs : randonnée, sortie à vélo, longue balade sur la plage, vous avez l’embarras du choix. Lorsque le site est ouvert, n’hésitez pas à profiter du panorama exceptionnel qui s’offre depuis son sommet (300 marches au compteur).
5. Les phares du Vieux Port de La Rochelle
- 📍 Commune : La Rochelle
- ⌛ Date de construction : 1852
- 📏 Hauteur : 24 m
- ⛯ Portée : 26 km
Voués à guider les bateaux dans leur entrée vers le Vieux Port, les phares d’alignements de La Rochelle sont d’une approche plus paisible que les grands phares de Charente-Maritime destinés au grand large, mais ils ont l’avantage d’être deux ! Le Phare du Quai Valin se fait en effet l’écho du Phare du Gabut, chacun distant de 300 mètres de l’autre.
Ils font partie intégrante du paysage urbain rochelais, le premier encastré dans la façade d’une maison typique du quai Valin, le second se dressant à côté de la Tour Saint-Nicolas, reconnaissable à ses grosses bandes rouges (d’où son autre nom de Phare Rouge). On profite de ces deux phares en levant la tête ou sur les photos prises en chemin, car aucun des deux n’est ouvert aux visiteurs.
6. Le double Phare de l’île d’Aix
- 📍 Commune : Île-d’Aix
- ⌛ Date de construction : 1889
- 📏 Hauteur : 25 m
- ⛯ Portée : 44 km
Sans être le plus spectaculaire des phares de Charente-Maritime, le Phare de l’île d’Aix est à l’image de son île, petit, plein de charme et insolite : il se compose en effet non pas d’une, mais de deux tours quasi jumelles de 25 mètres de haut, gardant la pointe Sud d’Aix depuis le Fort de la Rade, à côté du petit bourg.
Profondément inscrit dans le patrimoine local, le Phare de l’île d’Aix n’est toutefois pas uniquement là pour faire joli : il prévient les navires du danger que représentent les hauts fonds autour du Fort Boyard, au cœur du Pertuis d’Antioche. Le phare, actif, ne se visite pas, mais demeure une étape de choix lors d’un tour de l’île à son rythme.
7. Le Phare du Bout du Monde à La Rochelle
- 📍 Commune : La Rochelle
- ⌛ Date de construction : 2000
- ⛯ Portée : 27 km
De tous les phares de Charente-Maritime, le Phare du Bout du Monde est celui dont l’utilité est la plus anecdotique. Il brille davantage par sa valeur symbolique, comme représentant des échanges culturels entre la France et l’Argentine : il s’agit en effet de la réplique exacte d’un autre phare du bout du monde, reconstruit à plus de 12 000 km d’ici, au sud de la Patagonie, sous l’impulsion d’un marin rochelais.
Construit sur pilotis au large des Minimes, le port de plaisance de La Rochelle, difficile de manquer la silhouette surprenante du Phare du Bout du Monde : non loin sur l’estran rocheux (mais aussi vaseux…), il est possible de s’approcher de l’édifice à pied lors de grandes marées, mais pas de le visiter.