Comment le canal de Panama a changé le monde

Dans son discours d’investiture, Donald Trump a affirmé que les États-Unis allaient « reprendre le Canal du Panama », ravivant l’attention sur cet ouvrage légendaire. Découvrez l’épopée du canal de Panama, cette merveille d’ingénierie qui relie deux océans et s’impose comme un monument chargé d’histoire.
Depuis les fantasmes du XVIème siècle jusqu’à son expansion pour accueillir les plus grands navires, le canal de Panama fascine par sa destinée mouvementée et son rôle de pivot dans le commerce mondial. Parcourez son histoire et ses étapes clés qui ont façonné cette voie navigable incontournable.
Une idée ancienne mais ambitieuse
Le projet d’un canal reliant les océans Atlantique et Pacifique remonte à l’époque des grandes explorations, lorsque Vasco Núñez de Balboa découvrit l’isthme de Panama en 1513. Charles Quint, un souverain visionnaire, ordonna dès 1534 l’étude d’une possible construction, mais les techniques de l’époque rendaient ce rêve irréalisable.
Au fil des siècles, le fantasme d’une voie navigable à travers le Panama est demeuré vivace, alimenté épisodiquement par différentes puissances séduites par l’ampleur de cette entreprise. Il a toutefois fallu attendre le XIXème siècle pour qu’une tentative véritable se concrétise, répondant à cette ambition colossale.
La débâcle française au Panama

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Dans les années 1880, Ferdinand de Lesseps, auréolé de sa réussite avec le canal de Suez, se lança dans l’immense projet de percer l’isthme panaméen. Malheureusement, la mauvaise planification et les ravages de maladies comme la fièvre jaune menèrent le chantier au bord de l’effondrement, provoquant la mort de milliers de personnes et la perte de sommes colossales.
Le scandale De Lesseps secoua la France. Gustave Eiffel et d’autres figures furent impliqués dans ce projet, illustrant l’ampleur des défis rencontrés. Les contraintes géographiques et le manque de connaissances médicales de l’époque constituèrent autant d’obstacles insurmontables pour ce chantier hors normes.
Le choix stratégique des États-Unis
Les États-Unis envisagèrent d’abord de creuser un canal au Nicaragua, semblant ainsi écarter la débâcle panaméenne. Toutefois, Philippe Bunau-Varilla, un ingénieur français, réussit à infléchir l’opinion du Congrès américain en faveur du Panama grâce à un lobbying habile, mettant en avant des conditions de réalisation plus sûres.
Après une révolution soutenue par les États-Unis, le Panama obtint son indépendance, ouvrant la voie à des accords diplomatiques comme le traité Hay-Bunau-Varilla. Les Américains prirent alors les rênes de la construction, menant le canal à son aboutissement malgré de nombreux écueils.
Un lourd tribut humain
La construction du canal coûta la vie à plus de 25 000 ouvriers. Les conditions climatiques et sanitaires furent extrêmement difficiles : le climat tropical contribua à la propagation de la fièvre jaune et du paludisme. Heureusement, la compréhension progressive des modes de transmission permit d’améliorer la situation sanitaire.
Sous la direction américaine, la mise en place d’infrastructures pour combattre les moustiques et améliorer l’hygiène conduisit à une baisse importante du nombre de décès, un tournant dans la poursuite de ce projet titanesque, même si les souffrances endurées demeurent gravées dans l’histoire.
Le canal à l’ère moderne

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Aujourd’hui, le canal de Panama voit transiter entre 13 000 et 14 000 navires par an, reliant les principales économies de la planète. Son rôle clé dans le commerce mondial se traduit par des péages substantiels et le recours à des pilotes de canal hautement qualifiés pour fluidifier le passage.
L’élargissement du canal en 2016 a renforcé son infrastructure, accueillant désormais les immenses navires post-Panamax, tout en laissant encore une partie de la flotte mondiale, comme certains Triple E, hors de portée. Cela nourrit à son tour des réflexions pour l’avenir du canal.
Un retour au Panama
Le contrôle du canal passa des États-Unis au Panama en 1999, conformément aux traités Torrijos-Carter de 1977. Ce transfert incarna un moment crucial de souveraineté et d’apaisement diplomatique, redonnant au pays son plein pouvoir sur cette artère essentielle du commerce mondial.
En reprenant le canal, le Panama gagna non seulement en prestige international, mais il s’empara aussi d’un outil économique vital pour le commerce global, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives de développement et à une plus grande reconnaissance de sa position stratégique.
- Le canal de Panama relie les océans au cœur des échanges mondiaux.
- Plus de 25 000 travailleurs ont péri lors de sa construction.
- Le contrôle du canal a été restitué au Panama en 1999.
- Donald Trump a indiqué vouloir « reprendre » le Canal du Panama dans son discours d’investiture
Aujourd’hui, le Canal du Panama est de nouveau au cœur de l’actualité, et devrait susciter une grande attention dans les années à venir.