Le Hira gasy, l’opéra malgache
Le Vakodrazana ou Hira gasy est un spectacle populaire de Madagascar assimilable au théâtre populaire ou à l’opérette.
Dans les hauts plateaux de Madagascar, le « Hira gasy » désigne un spectacle de masse incontournable aux événements festifs. Assister à cet opéra à la sauce malagasy est à la fois une agréable activité de détente et une séance d’enseignement tellement instructive. Tout le long du spectacle, fait réels, contes d’antan, discours et sermons sont fredonnés de façon langoureuse ou rythmée. Au bout de quelques heures, enfants et adultes sont comblés d’avoir passé une belle journée récréative.
L’art populaire des hauts plateaux malgaches
Le « Hira gasy » ou opéra malgache est un art populaire de renommée nationale et internationale. C’est un spectacle de plein air animé par une vingtaine d’artistes-paysans, une dizaine de femmes et le même nombre d’hommes ou plus.
Quelque soit le terme abordé, faits réels, contes d’antan, discours, proverbes et versets bibliques appropriés au sujet sont amalgamés et élaborés en script puis, transformés en paroles de chansons afin de servir de leçons de morales et d’outils de sensibilisation dédiés à la communauté.
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Durant spectacle, les « mpihira gasy » chantent et dansent sous le tempo d’une trompette, de 2 ou 3 tambours, de quelques flûtes et d’une ou deux accordéons archaïques, sans l’aide d’un quelconque instrument électrique approprié aux représentations à ciel ouvert. Pas de microphones, ni matériels de sonorisation.
D’habitude, le spectacle commence par un discours de présentation du chef de la troupe. Vient par la suite le long scénario chanté, pimenté de mouvements d’ensemble cadencés et assaisonné de gymnastiques acrobatiques de 2 ou 3 jeunes artistes ou d’un adulte.
Les costumes des mpihira gasy
Auprès des « mpihira gasy », il est d’usage d’évoluer sur scène pieds nus. Pour les habits, l’élégance est de mise.
Le port de robes longues bien coupées aux couleurs vives est de rigueur pour les jolies artistes. Elles sont légèrement maquillées et leurs coiffures sont soigneusement tressées et aménagées en « tanavoho » (chevelure répartie en deux tresses entrecroisées au niveau de la nuque). Quant aux hommes, ils portent des « malabary » (longues chemises de flanelle à grands carreaux) ou des redingotes aux coloris voyants. Chacun d’eux ont sur la tête des chapeaux tressés et agrémentés d’un large ruban de tissu prélevé sur celui des femmes.
Les costumes de « mpihira gasy » reflètent l’amour des gens des hauts plateaux de Madagascar pour la mode. Quant au spectacle, il n’a rien à envier aux folklores des autres. Les proses savamment recherchées et assaisonnées de chants et danses font la joie de tous.
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