Treks en Patagonie : à la découverte des parcs nationaux
La Patagonie impressionne et subjugue. Elle s’écarte des voyages conventionnels et offre le frisson ultime… Du Chili à l’Argentine, découvrez ses treks emblématiques !
Sur la carte des régions qui évoquent la nature à l’état brut, la Patagonie brille. À cheval entre le feu et la glace, entre les terres chiliennes et argentines, c’est le territoire de tous les extrêmes. Aussi magnétique qu’intimidante, c’est la destination idéale pour un bol d’air frais (voir glacial) et un flirt avec ses limites. Dès les premiers instants de cet itinéraire hors norme, vous êtes gagné par une sensation rare : celle d’être vivant comme jamais et… si minuscule à la fois.
Chez Generation Voyage, nous avons littéralement été aspirés par l’immensité vierge et conquis par les treks en Patagonie. Aujourd’hui, on vous embarque dans ce voyage où les seules obligations sont une bonne paire de chaussures et de l’endurance. Car, oui, rien de mieux que de parcourir la Patagonie à pied, au contact direct de ses parcs nationaux. Voici le récit de nos randonnées en Patagonie.
Treks en Patagonie : petits conseils pratiques
L’Argentine et le Chili se partagent cette terre de contrastes et de phénomènes naturels aussi imprévisibles qu’époustouflants. Avant de partir, il est primordial d’être bien préparé.
Prévoir ses hébergements au sein des parcs les plus connus (notamment Torres del Paine) est un gage de sérénité. En haute saison, réservez donc un maximum de nuitées, même pour camper avec votre propre matériel. Nous vous conseillons également de booker plusieurs mois à l’avance les excursions les plus touristiques.
- Les refuges sont l’option la plus confortable. Toutefois, les prix sont plutôt exorbitants : près de 80$ la nuit pour un lit. Les places dans ces abris en bois se réservent auprès des organismes Vertice Patagonia et Fantastico Sur ;
- Les campings payants sont de loin la solution la plus économique. Ils se réservent de la même façon que les refuges. Les campeurs ont accès aux douches (chaudes avec un peu de chance) et à une petite « cuisine » commune. Comptez environ 10$ la nuit avec votre propre équipement et environ 30$ pour une tente équipée avec matelas et sac de couchage ;
- Les campings gratuits sont rares et n’offrent ni équipements ni installations. Si ce n’est pas autorisé, ne tentez pas le camping sauvage.
Bien s’équiper avant de partir en trek en Patagonie est indispensable. Pour les retardataires, pas de soucis, une kyrielle de magasins de trekking bordent les rues des villes principales. L’offre la plus large se trouve à Puerto Natales (Chili) et El Chaltén (Argentine). La liste suivante n’est ni complète ni exhaustive, mais compte les indispensables pour un trekking :
- Tente (moins de 5 kilos) ;
- Matelas gonflable light ;
- Sac de couchage ;
- Réchaud et allume gaz ;
- Vaisselle réutilisable ;
- Chaussures de trek imperméables et une paire de tongs pour le soir ;
- Veste coupe-vent (une vraie !) ;
- Protections contre le soleil et le froid (crèmes et accessoires type lunettes de soleil, bonnet, gants, etc.) ;
- Tenues complètes de randonnées (1 à 2 pantalons, 2 polaires, 2 sous-pull thermiques, 3 à 4 t-shirts par exemple) ;
- Trousse à pharmacie et de premiers secours ;
- Lampe frontale ;
- Bâtons de randonnée ;
- Sac de randonnée avec de bonnes armatures et plusieurs rangements.
Dans tous les cas, avant de vous élancer, renseignez-vous systématiquement au bureau des rangers. Les mois d’été européens n’offrent pas les meilleures conditions à cause des vents violents. Préférez les mois de décembre à avril. Notre préférence va cependant à mars et avril qui jouissent d’une baisse de la fréquentation touristique tout en conservant un climat agréable et une belle lumière rasante.
À cette période, les ñires (hêtres locaux) revêtent leur manteau roux et leurs feuillages mordorés. Sublime ! Nous conseillons également le mois d’octobre pour ses couleurs tout aussi marquantes. Il ne s’agit pas de l’automne comme chez nous, mais du printemps austral. Les steppes sont alors recouvertes de fleurs.
Treks en Patagonie chilienne
Les peuples originaires de Patagonie, dont la simple évocation éveille l’imaginaire, étaient les amérindiens. Bien avant le débarquement des européens, ils peuplaient ce vaste territoire, le plus inviolé d’Amérique du Sud. La Patagonie n’a presque rien perdu de son charme de contrée isolée. En témoignent les forêts abondantes, les steppes à perte de vue, l’eau déclinée sous toutes ses formes.
Aujourd’hui, quiconque foule ces espaces spectaculaires est immédiatement récompensé. La plupart des voyageurs suivent l’interminable Carretera Austral. Ses 1 200 kilomètres, entre Puerto Montt et Villa O’Higgins, sont un challenge. Cette route extrême serpente à travers les glaciers, les rivières turquoise et les vagues puissantes du Pacifique. Les pneus glissent sur le gravier, les magasins de ravitaillement sont rares, les pierres qui chutent grondent dans les vallées encaissées, les cours d’eau débordent vite : le voyage excite et inquiète à la fois. Au bord de la route, voyez-vous l’alerce ? Ce cyprès sacré est l’un des plus anciens et imposants au monde.
Découvrons maintenant cinq parcs nationaux sur lesquels nous nous sommes attardés, mais sachez qu’il en existe bien d’autres au Chili.
Parque Nacional Vicente Pérez Rosales
Le parc Vicente Pérez Rosales est l’ainé des parcs nationaux de la Région des Lacs : cette partie nord de la Patagonie, étirée entre le Chili et l’Argentine, est criblée de décors lacustres. Ses trésors naturels rivalisent de beauté. Des lacs émeraude, trois volcans, des chutes d’eau tumultueuses, des canyons aux dimensions cyclopéennes, bref, il n’est pas le second parc le plus visité en Patagonie pour rien ! On pénètre à Vicente Pérez Rosales, sur le versant chilien, par la Laguna Verde. Bien que les activités populaires soient surtout les croisières à travers le lac Todos los Santos, nous préférons nous frotter aux quelques sentiers de randonnées. Ouvrez l’œil, il se peut que vous rencontriez un Monito del Monte : un marsupial vivant dans les forêts tempérées chiliennes.
- Saltos de Petrohué ou : la première est une promenade facile qui enjambe le fleuve Río Petrohué et offre la meilleure vue sur les cascades de Petrohué et le volcan Osorno en toile de fond. La seconde, également accessible à la plupart des individus, se déroule sur une journée. L’ascension du volcan est la meilleure façon de percer à jour cet étonnant stratovolcan lové dans les nuages et bercé de mythes locaux ;
- Paso Desolación : une randonnée d’une journée, plus musclée, durant laquelle la nature ne cesse de se donner en spectacle. Où que nous posions le regard, les cônes volcaniques, plus ou moins enneigés, se dressent en muraille. Ces imposants volcans ont d’ailleurs donné naissance aux bains thermaux (belle récompense après la marche).
Parque Nacional Pumalin
Le parc national Pumalin, au nord de la Patagonie, est un tapis de verdure hachuré par les rivières cristallines. Aux forêts humides s’ajoutent les paysages maritimes et d’innombrables sentiers qui font le bonheur des marcheurs. Le trek le plus magistral du parc conduit au cratère fumant du Volcan Chaitén. Mais bon nombre valent le détour.
- Sendero los Alerces : ce sentier qui rend hommage aux fameux cyprès endémiques perce au milieu des arbres millénaires. Une ambiance sacrée unique au monde ;
- Sentier du Volcan Michinmahuida : un parcours de 8 à 10 heures, long de 24 kilomètres, où l’on traverse rivières, torrents et cascades ;
- Sentier des Cascades Cachées : facile et confidentielle, cette randonnée longe les rivières et s’étire sur plusieurs kilomètres de passerelles et escaliers en bois. En bout de course, trois jolies cascades.
Parque Nacional Cerro Castillo
Le Cerro Castillo et ses tours baltiques flanquées de glaciers renferment, selon certains murmures, le plus beau trek de Patagonie. Il parait même que cet itinéraire ouvert depuis 2017 à peine, va détrôner Torres del Paine. Ce dernier s’étire entre Villa Cerro Castillo et Las Horquetas Grandes (le point de départ). Il ne faut pas moins de 4 jours pour le parcourir. Chaque virage offre des perspectives à couper le souffle. Les rayons, qui blondissaient les herbes dorées et chatouillaient les mollets le premier jour, tombent peu à peu sur des terrains vides somptueux.
Les zones de campement dans les forêts de mousse laissent place aux campements près des lacs glaciers avec les pics déchirants en arrière-plan. Entre les sommets enneigés et la terre rouge, on aperçoit des lagunes de couleur turquoise, telles des oasis des montagnes. Plus on s’enfonce, plus la végétation est rare. Les huemuls (cerfs des Andes), guanacos (camélidés sauvages apparentés aux lamas), pumas et condors des Andes veillent sur les randonneurs téméraires.
Parque Nacional de Patagonia
Lagunes et steppes criblées de lacs, voilà ce qui qualifie le mieux le parc national Patagonia. Il s’agit d’un des endroits les plus récents pour pratiquer un trek en Patagonie. Quelle surprise fut la notre lorsqu’on nous confia que ce parc était encore, il y a peu, une estancia (vaste exploitation agricole) en déclin. Aujourd’hui, c’est un véritable refuge où les espèces sauvages vivent en paix. Parmi elles, des guanacos, des huemuls et même des pumas !
- Laguna Atlas : une boucle grimpante de 23 kilomètres qui offre une vue idyllique sur la Vallée Chacabuco, les champs de glace et les montagnes sans nom ;
- Valle Avilés : amateurs de grands espaces, cette randonnée au beau milieu d’une vastitude inégalée est faite pour vous ! Le meilleur parcours s’effectue en 5 jours et relie Jeinimeni à Chacabuco, en passant par la vallée d’Avilés. Vous y rencontrez lacs rutilants, glaciers, rivières et végétations le long de pentes douces et sentiers peu exposés. Attention cependant à la traversée des rivières qui, selon le débit et la température, peut devenir dangereuse.
Parque Nacional Torres del Paine
Bienvenue au sud de la Patagonie chilienne. Cernés de pics chatouillant les nuages, les paysages de Torres del Paine sont les plus emblématiques du Chili et même de Patagonie. Les sentiers qui percent les aiguilles de granites constituent des terrains de jeux magnifiques pour les amateurs de trek. La porte d’entrée du parc est Puerto Natales, une ancienne bourgade de pêcheurs qui est aujourd’hui entièrement dédiée à la randonnée. Même si vous êtes ici pour marcher, prenez le temps de déambuler entre les maisons en tôle collées, parfois séparées par une belle demeure ancienne, et le long du port pittoresque.
- : cette randonnée mythique vous offre des lacs bleus perçants et des forêts luxuriantes, en passant par les rivières où ondulent les algues colorées. C’est LE trek de Patagonie. La plupart des randonneurs parcourt le chemin du sud-ouest au nord-ouest pour jouir des vues les plus spectaculaires. Dans ce sens, la traversée entre Lago Pehoé et la Valle del Francés, au milieu des sédiments noirs, est ahurissante. Cet itinéraire requiert 5 jours de marche plus ou moins engagés. Au programme ? Quelques montées musclées, des ponts suspendus, des refuges balayés par les vents violents, les versants abruptes des montagnes et une sensation de liberté infinie ;
- Circuito Paine : si le W ne suffit pas à rassasier votre soif de solitude et de paysages grandioses, vous pouvez compléter le W par une marche à l’arrière des pics dressés entre les refuges Grey et Las Torres. Circuito Paine forme ainsi un O. Le paysage désolé est à couper le souffle. Mais gare à la saison, à la neige et aux coulées de boue qui, de toute façon, justifient une fermeture hivernale. La traversée s’effectue en 7 à 9 jours. Nous vous recommandons d’effectuer ce « O » dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, de la Laguna Amarga jusqu’à laValle del Francés.
Treks en Patagonie argentine
Côté Argentine, aux confins de l’Amérique du Sud, les terres se déploient dans la même immensité sauvage, quasi solennelle. Jamais le vide ne nous a semblé si plein, jamais le rien ne nous a autant enrichi. Nous effectuons une nouvelle plongée au cœur des dentelles granitiques, des rivières glacières et des étendues poussiéreuses. Nos bouteilles d’eau glougloutent dans les sacs, nos jambes s’impatientent, les bâtons de randonnées frappent les sols tantôt tendres tantôt rocailleux : c’est reparti pour des treks mémorables en Patagonie ! Nous nous sommes concentrés sur deux parcs nationaux principaux, bien que la Patagonie argentine en renferme davantage.
Parque Nacional Nahuel Huapi
À proximité de la ville de Bariloche, ce parc national argentin abrite un pic impressionnant, le Tronador, qui marque la frontière avec le Chili. C’est l’un des reliefs les plus célèbres du nord de la Patagonie, la Région des Lacs évoquée plus haut. À la hauteur de son voisin chilien (le parc Vicente Pérez Rosales), Nahuel Huapi offre un condensé de merveilles : crêtes acérées, vents saisissants, paysages volcaniques tourmentés, glaciers accidentés et animaux rares dans les forêts. Et bien sûr, un joli patchwork de randonnées.
La grande traversée du parc national Nahuel Huapi requiert une dizaine de jours. Plus de 100 kilomètres et 14 000 mètres de dénivelé (positif et négatif confondus) plus tard, vous aurez eu la chance de contempler les passages aériens parmi les plus beaux de Patagonie. Cependant, ce tour est très difficile. Il existe d’autres sentiers de trekking moins engagés :
- Pampa Linda – Refugio Otto Meiling : escapade unique et incontournable d’une journée vous menant au pied de l’écrasant Tronador. Les vues sont irrésistibles, on ne sait plus où donner de la tête entre les montagnes immaculées, les forêts endémiques à l’ombre des glaciers et les cascades s’écrasant dans la terre volcanique ;
- Boucle des refuges : une boucle épique de 50 kilomètres qui relie les quatre plus beaux refuges du parc Nahuel Huapi : Frey, Jakob, López et Laguna Negra. Cet itinéraire à tout pour lui : les bois mystérieux, l’eau sous formes de lacs et de rivières, les vallées, avec en toile de fond, les sommets déchirés.
Parque Nacional Los Glaciares
Les glaciers, merveilles de la nature, se dressent ici comme nulle part ailleurs. Nous atteignons le point d’orgue du Parque Nacional Los Glaciares à notre arrivée au pied du Glacier Perito Moreno (au sud du parc). Ce champ de glace est le plus mobile et accessible de la planète, visible depuis une plateforme d’observation. Si vous avez de la chance, vous pourrez même y contempler une impressionnante chute de glace, causée par le mouvement des murs d’icebergs hauts comme des immeubles.
- Marche sur le : la star des glaciers de Patagonie est l’unique glacier sur lequel on peut randonner, tout niveau confondu. Le départ a lieu depuis la ville d’El Calafate et l’excursion dure entre 1 et 6 heures selon l’option choisie. Accessible et inoubliable, autant dire que les places sont chères. Toutefois, vous n’êtes pas prêts d’oublier cette expérience au cœur des phénomènes géologiques les plus émouvants de la planète ;
- Bon à savoir : si votre objectif principal est d’approcher les glaciers lors de votre voyage en Patagonie, nous vous conseillons également le Parque Nacional Laguna San Rafael, au Chili. Des croisières vous amènent à la découverte des fjords et champs de glace étincelants qui contrastent avec le vert des forêts primaires. Vous débarquez finalement au pied du grand glacier San Rafael et, si le temps le permet, vous approcherez de très près ce mastodonte bleuté.
Cependant, la capitale du trek en Patagonie argentine, El Chaltén, se cache au nord du parc Los Glaciares. Perdu dans la Cordillère des Andes, ce petit village s’enroule autour du colossal mont Fitz Roy : impitoyable, dentelé et époustouflant. À côté, notre regard est immédiatement accroché par son confère fascinant : le vertigineux Cerro Torres. Plusieurs randonnées se disputent la première place dans le cœur des aventuriers.
- : 10 kilomètres, 4 heures de marche à l’aller, une randonnée assez coriace vers l’un des plus beaux lacs d’altitude de Patagonie. Ce site est l’un des plus photogéniques du voyage. Au début de la randonnée, après une petite heure de marche seulement, se trouve un joli spot de bivouac. Ensuite, le sentier s’enfonce dans une forêt habitée par des vents bruyants. Puis, il progresse vers des petits lacs. Passées ces perles bleues et étincelantes, les forêts mystérieuses piquées de hêtres australs, et les sentiers en lacets étriqués refont surface. Lorsqu’on débarque à la Laguna de los Tres, le vent souffle avec force mais nous avons droit à une vue bouleversante sur le majestueux Fitz Roy ;
- Laguna Torre : cette boucle de presque 20 kilomètres vaut le coup par temps dégagé pour sa vue inoubliable sur la dent du Cerro Torre. Il existe deux sentiers possibles : un départ au nord-ouest d’El Chaltén et un départ à l’extrémité sud d’El Chaltén. Dans tous les cas, le tableau laisse bouche bée : rochers fantasmagoriques, plantes et arbres endémiques, fleuves cristallins, plaines broussailleuses. En bout de course, le fameux Mirador Laguna Torre plongeant sur le pic du Cerro Torre. Sur le retour, certains randonneurs plantent les sardines pour passer la nuit et partir, le lendemain, à l’assaut du sommet de ce roc monstrueux ;
- Trek Huemul : il est considéré comme l’un des plus beaux treks en Patagonie. La boucle débute aux abords d’El Chaltén et s’effectue en 4 jours. L’itinéraire vous permet d’atteindre le Cerro Huemul. En tout, il faut avaler 3 000 mètres de dénivelé positif et 75 kilomètres à travers les champs de glace. Ce trek exige une météo ensoleillée et une bonne expérience de la randonnée. Vertige déconseillé également en raison du passage de deux tyroliennes au-dessus des rivières. Les plus courageux s’élanceront par un détour à la Laguna Torre avant de regagner le premier tronçon du trek Huemul, en passant par le passage de Las Agachonas. Les deux mastodontes Cerro Torre et Fitz Roy sont alors bien visibles.
La Terre de Feu au Chili et en Argentine
La Patagonie est définitivement la Mecque des randonneurs et des mordus d’adrénaline. Notre quête nous mène finalement au bout du monde, sur la Terre de Feu. Cet archipel joyau est niché à l’extrémité australe du continent sud américain. L’intérêt de cette région dépasse celui d’un simple trek en Patagonie. L’endroit est chargé d’Histoire et de légendes héritées des naufrages, et d’une nature qui règne en maître absolu. Les lamentations des plaines fouettées par le vent, les tourbières et les forêts nous mettent une véritable claque. La Terre de Feu est également peuplée d’animaux endémiques, parfois communs, parfois rares pour nos yeux d’européens.
Les autorités chiliennes et argentines se partagent les îlots de la Terre de Feu. Pour randonner, voir les manchots et visiter les estancias, la meilleure saison est similaire au reste de la Patagonie, c’est-à-dire de novembre à mars/avril.
Les randonnées principales ont lieu dans le Parque Nacional Tierra del Fuego et dans les chaînes de montagnes qui surplombent Ushuaia (Argentine). Cette base animée, découpée en rues coquettes et escarpées, cultive (un peu trop au goût de certains) sa réputation de ville du bout du monde. Côté chilien, les habitations sont plutôt chétives, perdues au milieu des étendues d’eau couleur ardoise, des marais et bosquets battus par les vents. Veuillez systématiquement vous signaler à l’office de tourisme avant et après votre marche : les sentiers étant peu balisés, on perd vite son chemin.
- Sentier du Cerro Guanaco : gratifiant et intense, ce trek épique traverse les tourbières et comporte des tronçons très escarpés. Il débouche sur des vues incomparables sur le Canal Beagle (qui sépare l’île principal et les îles Hoste et Navarino) et l’auréole de montagnes qui sertit la Terre de Feu ;
- Trek de Cabo Froward : ou le trek du bout du monde, signature unique de Patagonie. Cet itinéraire de 4 jours et 45 kilomètres longe le légendaire détroit de Magellan et sillonne au travers des contrées inhabitées de la péninsule chilienne. Au loin, l’île Dawson, les colonies de pingouins et les dauphins qui nagent en toute intimité près des côtes ;
- Los Dientes de Navarino : on finit ce tour des treks en Patagonie avec cet itinéraire qui jouxte le mythique Cap Horn. Le point de départ est Puerto Williams, un des villages les plus au sud du planisphère et balayé par un des climats les plus rudes de la planète. Ce voyage montagnard et océanique intense et isolé est réservé aux initiés.
Et pour les voyageurs attirés par le plus extrême des voyages de l’extrême : savez-vous qu’Ushuaia est une base de départ idéale pour une excursion en Antarctique ? Récit à suivre…