Le peuple Huaorani d’Équateur

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Les Huaorani en Amazonie

Depuis au moins mille ans, la forêt amazonienne de l’Equateur, l’Oriente, a été une terre d’accueil pour les Huaorani (qui signifie « êtres humains » ou « le peuple »). Ils se considèrent comme la plus courageuse tribu en Amazonie. Jusqu’en 1956, ils n’avaient jamais eu aucun contact avec le monde extérieur.

Une tribu aux fortes croyances

Les Huaorani sont des chasseurs remarquables et des guerriers redoutés. Menacés par l’exploration pétrolière et les pratiques illégales d’exploitation forestière, leur vie de chasseurs-cueilleurs a changé pour vivre principalement en campements. Ils ont une vaste connaissance des animaux, des plantes et des arbres, qui découle d’une dépendance totale à la nature.

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Flickr – Yasuni Waorani Camp

Les Huaorani ont une croyance animiste, c’est à dire qu’ils croient en l’existence aussi bien spirituelle que physique d’un animal. Ils estiment qu’une personne qui meurt marche alors sur un sentier de la vie après la mort, qui est gardé par un grand anaconda. Ceux parmi les morts qui n’arrivent pas à échapper au serpent ne parviennent pas à entrer dans le domaine des esprits morts et ne peuvent revenir sur Terre en tant qu’animaux (des termites souvent). Les esprits sont présents dans le monde entier, ce qui, pour les Huaorani, ne comprend que la forêt.
 
Les Huaorani s’identifient profondément avec le jaguar, un important et majestueux prédateur. Selon le mythe, ils sont les descendants d’un accouplement entre un jaguar et un aigle. Ils ne chasseront donc jamais le jaguar. Et ils ne tueront également pas les serpents car ils sont considérés comme une force du mal et un mauvais présage, l’anaconda en particulier.

Les traditions et coutumes

La chasse et la pêche fournissent une grande partie de l’alimentation Huaorani, de même qu’elles revêtent une importance culturelle. Traditionnellement, les créatures chassées se limitaient aux singes, aux oiseaux et aux pécaris (sangliers). Ni les prédateurs terrestres ni les rapaces sont chassés. Les bananes, le manioc, les arachides, les patates douces, les baies (petits fruits) et les fruits sont au menu. Le manioc fermenté est l’ingrédient principal de leur bière, qui coule en abondance pendant les festivités.

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Flickr – VSmithUK

Les Huaorani ont beaucoup de tabous concernant la tradition avec la chasse et la nourriture. Ils ne mangent pas les cerfs, car leur yeux ressemblent aux yeux humains. Certes une activité joyeuse, la chasse implique un minimum d’éthique. Les Huaorani doivent tuer des animaux pour vivre, mais croyant qu’ils ont un esprit et une âme, ils doivent être apaisés ou bien ils se vengeront. Par conséquent, un chaman fait preuve de respect au cours de la préparation rituelle du poison (curare) déposé sur les fléchettes. Chasser avec ces fléchettes n’est pas considéré comme tuer mais plutôt comme de la cueillette.
 
Une des choses les plus importantes chez les Huaorani, c’est la vie de famille. Les familles élargies sont très proches. Tout le monde contribue à la communauté : hommes, femmes et enfants. Les hommes abattent des arbres pour créer des champs afin que les femmes les cultivent. La nourriture qu’ils plantent comprend les bananes, les arachides, les patates douces et le manioc. Une fois qu’ils ont utilisé entièrement le potentiel du sol, ils quittent la région pour trouver un autre endroit.

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Flickr – bbcworldservice

Une connaissance parfaite de leur environnement

En plus des plantes et des arbres, les Huaorani ont une grande connaissance des poisons, médicaments, hallucinogènes, matériaux de construction et bien d’autres. Les Huaorani se marient entre eux, la tradition entraînant devenant une activité sociale importante. Ils prennent un grand soin dans l’organisation des cérémonies. Bon nombre de leurs festivités et cérémonies conduisent à des mariages.
 
Habituellement, les hommes nourrissent leur famille en chassant. Leur principale arme de chasse est la sarbacane. Elle mesure en général 3 à 4 mètres de long. Ils confectionnent eux même leurs armes. Les lances Huaorani sont le plus souvent fabriquées à partir du bois de pejibaye (petit palmier fruitier) et ont des pics aiguisés sur les deux extrémités. Quant aux fléchettes, elles sont trempées avec du poison provenant de la plante de curare qui paralyse ses victimes. Ce type d’armes permettent à la tribu de chasser des proies comme les oiseaux ou les singes, à distance. Leur précision est implacable.
 
Les Huaorani portent généralement leurs cheveux longs. Les peintures du visage et du corps sont faites pour des cérémonies religieuses, pour effrayer les mauvais esprits, ou tout simplement pour des raisons esthétiques. Les peintures proviennent d’arbres et plantes poussant dans la région. La danse traditionnelle est une partie importante de la vie. Les enfants sont inclus dans les danses pour s’assurer que celles-ci seront transmises à la génération suivante. Dans de nombreuses situations, ces danses impliquent tout le village. Le Waodani (ou Waodari, Huaorani) est polygame et se marie traditionnellement au sein de la tribu, par des mariages entre cousins.

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Flickr – ggallice

Aujourd’hui

La vie change pour les Huaorani. Au cours des dernières décennies, ils sont, contre leur gré, passés d’une société de chasseurs-cueilleurs à une vie de camps forestiers permanents (début de sédentarisation). Cependant, dans des villages reculés, la chasse est encore le mode de vie privilégié et la clé de leur survie. Ils possèdent une connaissance intime et profonde des animaux, qui découle d’une dépendance totale sur la nature. Les terres d’origines des Huaorani sont menacées par l’exploration pétrolière et les pratiques illégales d’exploitation forestière. En 2012, les Huaorani disposent d’environ 6 800 km² de terres, soit environ un tiers de leur territoire d’origine.

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En quelques sortes Monsieur Tout le monde dans la vie de tous les jours, je m'accorde au moins 3 à 4 voyages chaque année aux quatre coins du monde, que ce soit tout près de chez moi dans le sud de la France, comme en Amérique du Sud, en Europe ou en Asie du Sud-Est. Une question sur une destination, une visite, un bon plan ? J’y réponds dans les commentaires.

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2 Commentaire(s)
  1. avatar

    J’ai retrouvé avec intérêt les Huaorani que j’ai eu l’occasion de fréquenter en 1989. Je crains qu’aujourd’hui de belles traditions se soient perdues.

    • avatar

      Bonjour Hervé,

      Whaouh, quelle chance d’avoir fréquenté ce peuple ! As-tu une anecdote à nous raconter ?

      Je te souhaite une bonne journée,

      Louise de Generation Voyage

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